Dans les années 1990, peu de personnes avaient une lésion médullaire incomplète. Les blessures graves à la moelle épinière entrainaient une perte complète de motricité et de sensibilité sous le niveau atteint.
Les progrès accomplis en matière de prise en charge et de traitement des lésions spinales après l’accident ont permis de réduire les complications et les conséquences sur la moelle épinière des fractures et autres lésions de la colonne. Il y a donc maintenant de plus en plus de lésions médullaires incomplètes avec préservation partielle de la sensibilité et de la motricité.
Cette bonne nouvelle s’accompagne cependant de nouveaux problèmes parce qu’on ne comprend pas autant les séquelles (Déficience et incapacité persistant après la guérison d’une maladie ou après une lésion. ) et le traitement de la lésion incomplète que ceux de la lésion complète, surtout à long terme, et qu’on ne les prend parfois pas au sérieux.
Il arrive même que des professionnel(le)s de la santé, et surement certains assureurs, ne comprennent pas tout à fait la lésion incomplète, n’estimant peut-être pas que les pertes de sensibilité, de contrôle ou de motricité qui en résultent sont importantes.
Parce qu’elle n’a pas autant d’impact sur la motricité, la lésion incomplète suscite parfois moins de soutien et de compréhension. « Tu devrais te considérer chanceux, pourrait-on vous dire. Cela aurait pu être pire. » Peut-être, mais, pensez-vous, cela aurait pu être bien mieux aussi.
Le manque de soutien, de soins spécialisés et l’idée préconçue qu’elles devraient peut-être se considérer comme chanceuses et être en mesure de mener leur vie sans plus de soucis, voilà autant de raisons qui font que les personnes ayant une lésion incomplète sont de plus en plus nombreuses à devoir affronter des défis particuliers.
De fait, des études démontrent que, trois ans après leur accident, les personnes ayant une lésion incomplète ont un sentiment de bienêtre et une estime de soi inférieurs à ceux des personnes ayant une lésion complète, même si elles ont conservé plus de motricité.
Ce chapitre a donc pour objet d’aider les personnes qui viennent de subir une lésion médullaire incomplète à mieux connaitre la situation et les défis qui les attendent de même que les divers types de soutien auxquels elles peuvent avoir accès.